"Faire partie de la kehila Bnei torah : c'est étudier ensemble, prier ensemble, se réjouir ensemble pour ne jamais cesser de grandir individuellement."

Author Archive

Le secret des deux Nouns renversés

Written by admin on 5 juin 2012. Posted in Articles

Deux versets, un livre entier…

La section de Beha‘alothekha est marquée, dans les rouleaux de la Torah, par une particularité scripturaire largement commentée dans nos sources. Le paragraphe formé des versets 35 et 36 du dixième chapitre de Bamidbar, est introduit et suivi d’un noun renversé , et se retrouve ainsi séparé de ce qui le précède et lui succède :

« Ce fut, lorsque l’arche partait, Moché disait : “Lève-Toi, Hachem, et que Tes ennemis soient dispersés, et que fuient ceux qui Te haïssent de devant Toi !” Et quand elle faisait halte, il disait : “Reviens, Hachem, [parmi les] myriades des milliers d’Israël !” »

Cette singularité est expliquée dans le traité Chabbath (116a) : Selon une première opinion, ce paragraphe n’est pas à sa place, laquelle serait plutôt dans la paracha de Bamidbar, qui relate les déplacements de l’arche. Pour Rabbi, en revanche, il est à sa place, mais il équivaut à un livre de la Tora à lui seul. Le ‘houmach Bamidbar est ainsi formé de trois parties, et la section de 85 lettres comprise entre les deux noun renversés est donc la deuxième d’entre elles. Suivant un troisième avis, cette spécificité graphique est destinée à marquer une séparation entre le premier et le deuxième malheurs ayant fait suite aux défaillances d’Israël. Quel est le premier ? « Ils partirent de la montagne de Hachem » (10, 33), signifiant, pour nos Maîtres, qu’« ils se détournèrent de Lui». Et quel est le deuxième ? « Le peuple fut comme gémissant… » (Bamidbar 11, 1).

Dans la première partie du livre de Bamidbar, juste après avoir reçu la Tora, les enfants d’Israël avaient atteint un niveau spirituel qui les rendait aptes à entrer en Terre promise. Sur le verset susmentionné : « Ils partirent de la montagne de Hachem pour un chemin de trois jours… », le Sifri explique en effet qu’ils ont alors parcouru en un seul jour un trajet qui aurait dû en durer trois, car Il voulait les introduire immédiatement dans le pays. Mais en s’empressant de quitter la montagne, ils se sont comportés comme « un jeune enfant qui s’enfuit de l’école ». Ce faisant, ils ont amorcé leur séparation d’avec Hachem. Et dans la troisième et dernière partie de Bamidbar, « le peuple fut comme gémissant », et il a accru cet éloignement.

Il fallait donc un paragraphe indépendant pour marquer une pause entre ces deux malheurs, ou plus exactement, une entité médiane nous informant que Hachem peut revenir vers nous : « Reviens, Hachem, [parmi les] myriades des milliers d’Israël ! »

Commencer de se plaindre, de « gémir », c’est entrer dans un cercle vicieux, c’est entamer un cycle infernal qu’il faut interrompre au plus vite, sous peine de s’éloigner de Hachem sans retour. Mais comme nous le montre cette section de deux versets, même si nous avons commencé de quitter la voie divine, nous pouvons, par nos actes, « ramener » Sa Présence parmi nous, comme lorsque l’arche sainte nous accompagnait. Son propitiatoire était surmonté de deux chérubins qui, lorsque leurs visages étaient dirigés l’un vers l’autre, montraient que Hachem était tourné « vers nous » et nous était favorable. A l’inverse, après que nous nous sommes éloignés de Lui, les deux noun se sont « renversés » et se sont dirigés vers l’extérieur, marquant qu’Il a alors écarté de nous Sa face, jusqu’au moment où, en réponse à notre repentance, selon le Zohar, ces deux lettres symbolisant Son honneur se retourneront et s’orienteront vers nous. Faisons tout notre possible pour hâter l’avènement de ce grand jour ! Amen !

Rav Dov Roth-Lumbroso

Chavou’oth : « Comment capter les voix célestes »

Written by admin on 15 mai 2012. Posted in Articles

La période de Pessa’h à Chavou‘oth constitue sous certains aspects une seule et même fête (telle est d’ailleurs l’opinion de Ramban), au fil de laquelle, affranchis de l’esclavage considéré sous toutes ses facettes, y compris les plus modernes, nous nous préparons fébrilement à recevoir la Tora, qui nous permettra de canaliser et d’exploiter à bon escient notre liberté recouvrée. Comme nous l’avions développé dans notre dernier article, cette expectative apparaît dans toute sa vigueur dans le décompte du ‘omèr auquel nous procédons quotidiennement pendant ces sept semaines, et que nous introduisons par la bénédiction : « Béni es-Tu, Hachem […] qui nous a sanctifiés par Ses commandements et nous a ordonné le décompte du ‘omèr ». Or, cette formule est surprenante puisqu’en réalité, nous ne « comptons » pas le ‘omèr, mais les jours qui nous séparent de l’offrande du même nom (qui était présentée le lendemain de la fête de Pessa‘h – c’est-à-dire de son premier jour). Logiquement, nous devrions donc plutôt dire : « … qui nous a ordonné le décompte des jours du ‘omèr ».

Ce terme ‘omèr est à rapprocher de me‘amèr, qui désigne l’un des trente-neuf travaux interdits le Chabbath, incluant tout geste lié à la récolte comme la mise en gerbes ou en balles, l’amoncellement en tas de fruits tombés ou leur réunion dans un panier.

Comme nous l’avions vu, compter le ‘omèr, c’est se démarquer de la conduite de l’enfant dont les actes, marqués par l’incohérence et l’irrégularité, ne se fondent pas en un tout homogène. Au contraire, au fil de ces semaines de supputation, nous « grandissons » et devenons majeurs en nous appliquant à faire fusionner des chiffres en un seul nombre, à unir nos actes en un ensemble harmonieux, dirigé vers un seul but : la réception de la Tora. De Pessa‘h à Chavou‘oth, nous devons chaque jour « amasser » et « entasser » notre yech (יש), à savoir notre potentiel spirituel et intellectuel, notre être authentique – dont la valeur numérique (310) est identique à celle du mot ‘omèr (עמר), nous préparant ainsi à recevoir, cette année encore, la Tora, et à percevoir les bruits qui, ayant retenti au mont Sinaï en présence des enfants d’Israël, continuent de se répandre, bien que, superficiellement, nous ne les captions pas. La Tora atteste en effet (Chemoth 20, 15) : « Et tout le peuple voyait les sons et les flammes, et le son du chofar et la montagne fumante – le peuple vit ; ils se déplacèrent, ils se tinrent debout de loin. »

Nos ancêtres « virent » ces voix et ces sons qui étaient alors d’un tel degré de réalité qu’ils continuent d’exister sous leur forme visible. Il nous incombe de les détecter en faisant fi des bruits ambiants, des vrombissements générés par notre attachement à la superficialité et à l’inanité. Tout comme, pour capter les ondes qui nous entourent sans que nous les voyions, nous avons besoin d’un poste récepteur – d’une radio, d’un téléphone… – sachons nous relier aux « ondes » du don de la Tora pour être en mesure de la recevoir à Chavou‘oth. Souhaitons-nous donc de retenir les valeurs dignes d’attention et d’abandonner celles ne méritant que l’indifférence ; de nous appliquer, en cette période, à les réunir et à les « mettre en gerbes » pour être capables de voir ce qui est normalement entendu et pouvoir ainsi, à l’instar de nos ancêtres au mont Sinaï, recueillir la Tora de la manière la plus authentique, pour la mettre en pratique !

Rav Dov Lumbroso-Roth

Grande soirée de mobilisation

Written by admin on 9 mai 2012. Posted in Beth hamidrach

Les Institutions Bnei Torah et le Rav Dov Lumbroso-Roth sont heureux de vous convier à leur grande soirée de mobilisation qui aura lieu

 Le Dimanche 20 mai
Dans les salons Haya Mouchka
49 rue Petit
75019 Paris

Reservez votre soirée et appelez nous au 01 42 40 48 05 

Venez nombreux  et mobilisons nous !!Alors réservez vite vos places pour cette  grande soirée !

Reservation  tel : 0142404805 ou contact @bneitorah.com

Réservez vite vos places !
les 100 premières sont à 70 euros
Soutien : 260 Euros/couple (reçu CERFA)

http://www.chiourim.com/grande_soir%C3%A9e_de_gala_2012_des_institutions_bnei_torah_dimanche_20_mai5142.html

https://www.facebook.com/events/299170943497289/

Le décompte du ‘omèr, ou de la prime enfance à la maturité

Written by admin on 25 avril 2012. Posted in Articles

Le décompte du ‘omèr, ou de la prime enfance à la maturité

Le deuxième jour de Pessa‘h – 16 nissan – nous entamons le décompte des quarante-neuf jours du ‘omèr, aboutissant à Chavou‘oth.

Cette supputation nous a été enjointe par Hachem (Wayiqra 23, 15) : « Vous compterez pour vous – du lendemain de la fête, du jour où vous aurez apporté le ‘omèr du balancement – sept semaines ; elles seront complètes. »

Expliquant les motifs des commandements et leurs modalités d’application, le Séfèr ha-‘Hinoukh commente ainsi cette mitswa : Le principe vital d’Israël est la Tora, en vue de laquelle ont été créés le ciel, la terre, et Israël lui-même, comme Dieu l’a attesté (Yirmeya 33, 25). Telle est la raison pour laquelle il a été délivré de l’Egypte ; afin d’accepter la Tora au mont Sinaï et d’observer ses commandements, comme Hachem l’a signifié à Moché au Buisson ardent (Chemoth 3, 12) : « Quand tu feras sortir le peuple de l’Egypte, vous servirez Dieu sur cette montagne. »

La Tora étant le principe vital en vertu duquel nous sommes devenus Son peuple, il nous est enjoint, dès le lendemain de Pessa’h – jour de notre libération de l’esclavage, et par là même, de notre « naissance » nationale – de compter les jours et les semaines nous menant à Chavou‘oth, anniversaire du don de la Tora. Ces sept semaines représentent donc la période de notre « maturation », depuis notre émergence jusqu’à notre engagement à respecter l’alliance qui a conditionné notre existence.

Autrement dit, cette époque nous a permis de passer de l’enfance à l’âge adulte.

En hébreu, le mot gadol désigne le « grand », mais aussi la personne « majeure », désormais capable d’organiser sa vie avec constance et cohérence. Gadol est issu de gad, qui dénote la continuité. En cela, il s’oppose au qatan – « petit » – dérivé de qat, connotant la qit‘iyouth, la « fragmentation » et la discontinuité.

La vulnérabilité de l’enfant ne réside pas tant dans l’immaturité intellectuelle ou rationnelle que dans l’incapacité à la persistance dans les actes et pensées, dans les humeurs et l’aptitude décisionnelle. A l’inverse, l’adulte s’attache à imprimer une stabilité à sa vie et une cohérence à ses actes, pour leur conférer une consistance et une valeur. Car un acte louable, mais isolé et sans lendemain, ne compte guère, et les grandes décisions restées sans suite ne résistent pas à l’érosion du temps.

Etre gadol, c’est donc être capable d’unifier et d’harmoniser tous les instants de notre vie, et de les faire fusionner en authentiques réalisations, en une expérience cohérente et édifiante.

De même le fait de « compter » revient-il à transformer des chiffres en un nombre, à « souder » des unités distinctes en un même faisceau. En « comptant » les jours du ‘omèr, nous les plaçons dans une même progression menant au but exclusif de notre naissance, et sur laquelle nous acquérons la maturité nécessaire pour accepter dûment la Tora.

Compter les jours depuis Pessa’h jusqu’à Chavou‘oth revient à prendre conscience de ce que doit être notre véritable « émancipation » – selon les deux acceptions de ce terme : notre passage de l’esclavage à la liberté, et celui par lequel nous quittons notre statut de qatan (« mineur ») pour assumer de notre propre chef notre acceptation de Son alliance.

Profitons donc de cette période pour y poser les jalons indispensables à l’acquisition de notre « majorité », pour y devenir des adultes, capables de nous diriger nous-mêmes dans la vocation qui est celle de notre peuple !

Rav Roth-Lumbroso